Les chocs macroéconomiques de 2022 ont eu une incidence considérable sur les opérations de fusion et acquisition. Malgré la persistance de vents contraires, il y a lieu de se montrer prudemment optimiste; d’ailleurs, de plus en plus d’acteurs du secteur s’accordent à dire que 2023 marquera une recrudescence des fusions et acquisitions.

Au terme de notre consultation auprès de plus de 200 membres de la haute direction de multinationales, de grandes sociétés de capital-investissement et de grandes banques d’investissement, nous avons examiné les tendances régionales pour l’année à venir et fournissons nos prévisions en matière de fusions et acquisitions à l’échelle mondiale pour 2023 et les années subséquentes.

Global-M-A-trends-and-risks
Une période difficile pour les acteurs du secteur

Comprendre les facteurs qui influent sur la prise de décisions dans le domaine des fusions et acquisitions et les perspectives des investisseurs

Faits saillants

Les acteurs du secteur se montrent optimistes quant aux perspectives pour 2023

« La tendance actuelle consiste à tâter davantage le terrain, surtout si l’entreprise ou l’actif en question a peu d’acheteurs. Toujours est-il que les activités devraient s’intensifier au deuxième semestre de l’année ». Chris Hersh, chef, Droit antitrust et droit de la concurrence – Canada

Les acteurs du secteur se soucient particulièrement du resserrement de la réglementation et des risques politiques

« Les assureurs évoluent désormais dans des domaines dans lesquels ils n’étaient pas nécessairement à l’aise auparavant, notamment l’énergie et les soins de santé. Les assurances déclarations et indemnisations souscrites dans le cadre d’opérations visant des technologies présentent un potentiel de croissance, notamment en raison de la diminution des multiples et du rétrécissement de l’écart entre les attentes des vendeurs et le montant que les acheteurs sont prêts à mettre sur la table ». Scarlet McNellie, cheffe, Droit des sociétés, fusions et acquisitions et valeurs mobilières – États-Unis

Un resserrement des conditions de financement est à prévoir en 2023

« Une grande part de l’activité en Europe et au Moyen-Orient repose sur le capital d’investissement et le capital d’investissement dépend de la dette. Les marchés de titres de créance posent davantage de problèmes en ce moment. Personne n’a vu venir la crise bancaire ni une telle montée en flèche des taux d’intérêt. Ces deux facteurs contribuent à une légère hausse de la nervosité sur le marché des fusions et acquisitions ». Raj Karia, chef, Droit des sociétés, fusions et acquisitions et valeurs mobilières – EMOA

De la réglementation découlent des occasions, mais aussi des menaces

« Une tendance très intéressante commence à se faire jour : les garanties inversées appliquées aux enjeux ESG. Les vendeurs peuvent vouloir démontrer à leurs propres parties prenantes qu’ils n’ont pas cédé d’actifs à un acheteur qui ne s’est pas engagé à adopter les comportements appropriés ». Claire O’Donnell, associée – Londres

 

Perspectives

Il semblerait que les pressions inflationnistes commencent à se relâcher, à tout le moins sur les marchés développés, et ce, en grande partie grâce au recul des prix de l’énergie. Par conséquent, la tendance à la hausse des taux d’intérêt de la banque centrale devrait se stabiliser, voire s’inverser, d’ici la fin de l’année.

Alors que les acteurs du secteur restent sur leurs gardes compte tenu des menaces qui planent sur l’environnement économique immédiat, en particulier dans le secteur bancaire, les espoirs d’une reprise des activités dans le domaine des fusions et acquisitions vont croissant. « Le deuxième trimestre de 2023 sera marqué par une recrudescence importante des opérations sur les marchés mondiaux », prévoit le directeur général d’une banque d’investissement américaine. D’autres s’attendent également à une multiplication appréciable des fusions et acquisitions au cours de cette période : « À compter de la mi-année, on notera un regain d’intérêt pour les opérations transfrontalières aux fins de diversification des portefeuilles », affirme l’associé d’une société de capital d’investissement au Royaume-Uni.

On peut déjà observer les prémices d’une reprise. Au T1 de 2023, le volume d’opérations dans le secteur du capital d’investissement a par exemple connu un bon de 15 % en glissement trimestriel, soit 1 769 opérations au total, ce qui en fait le troisième T1 le plus fructueux au titre du nombre d’opérations depuis 2006. « Les sociétés de capital-investissement continueront d’investir dans des marchés qui leur sont familiers au même rythme qu’en 2022. Elles sont résolues à faire de nouvelles acquisitions et à appuyer le rendement de leurs acquisitions initiales » prévoit le directeur général d’une société de capital-investissement établie aux États-Unis.

L’activité dans le domaine des fusions et acquisitions est largement influencée par des facteurs économiques cycliques. Mais elle est également façonnée par des facteurs non cycliques attribuables à la profonde évolution des technologies, des lois et de l’intérêt des investisseurs. Les tendances à long terme de ce type orienteront toujours les opérations, même lorsque les marchés sont en berne.

Nous avons demandé aux personnes interrogées d’indiquer les grands thèmes qui, selon elles, façonneront le secteur des fusions et acquisitions à l’échelle mondiale en 2023. Voici les trois principaux domaines que nous avons pu dégager.

Personnes-ressources

Global Head of Corporate, M&A and Securities
Head of Corporate, M&A and Securities, Europe, Middle East and Asia
Associé principal
Head of Corporate, M&A and Securities, South Africa; Director
Co-Head of Corporate, M&A and Securities, United States
Partner | Corporate Team Leader

Publications récentes

Abonnez-vous et restez à l’affût des nouvelles juridiques, informations et événements les plus récents...