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Bye Bye 2024 : revue de l’année en droit du travail au Québec
Alors que l'année 2024 tire à sa fin, il est temps de faire un bref retour sur les décisions jurisprudentielles qui ont marqué le droit du travail au Québec.
Canada | Publication | 23 juin 2022
Le 16 juin, le gouvernement fédéral a présenté le projet de loi C-27, aussi connu sous le nom de Loi de 2022 sur la mise en œuvre de la Charte du numérique.
Cet ensemble de lois, s’il est adopté :
La LIAD établit des règles pancanadiennes visant la conception, le développement, l’utilisation et la fourniture de systèmes d’IA et interdit certaines conduites relativement à ces systèmes pouvant causer un préjudice grave ou produire des résultats biaisés.
La LIAD réglemente les activités exercées dans le cadre des échanges et du commerce internationaux et interprovinciaux. Elle ne s’applique pas aux institutions gouvernementales. La Directive sur la prise de décisions automatisée en vigueur impose déjà plusieurs exigences relativement à l’utilisation par le gouvernement fédéral de systèmes décisionnels automatisés et à la vente par des entreprises de tels systèmes au gouvernement fédéral ou à l’octroi de licences d’utilisation à leur égard par ces entreprises.
Selon la LIAD, les individus et entités juridiques « responsables » de systèmes d’IA (c’est à dire ceux qui, dans le cadre des échanges ou du commerce internationaux ou interprovinciaux, conçoivent, développent ou rendent disponible un système d’IA ou en gèrent l’exploitation) devront :
La personne responsable d’un système d’IA qui a été jugé à incidence élevée devra :
En résumé, la loi exigera notamment que les personnes responsables de systèmes d’IA évaluent le risque que ces systèmes causent un préjudice ou produisent des résultats biaisés, conçoivent des plans d’atténuation visant à réduire ou à éliminer ces risques et informent le public lorsque des systèmes à incidence élevée sont utilisés.
En vertu de la LIAD, le ministre peut ordonner ou exiger :
Le ministre peut aussi désigner un Commissaire à l’IA et aux données, dont le rôle consisterait à aider et à appuyer le ministre à assurer le respect de ces exigences.
Sanctions administratives pécuniaires
Le régime de sanctions administratives pécuniaires sera défini en grande partie par règlement. À noter que ces sanctions visent à « favoriser le respect » et « non pas à punir ».
Infractions – contravention aux exigences
Le fait de contrevenir à une exigence de la LIAD ou d’entraver une vérification ou une enquête ou encore de fournir des renseignements faux ou trompeurs dans le cadre d’une vérification ou d’une enquête constitue une infraction. Une entreprise ou autre entité juridique qui commet une telle infraction peut encourir une amende maximale de 10 M$ ou équivalant à 3 % de ses recettes globales. Un individu qui commet une telle infraction est passible d’une amende dont le montant est discrétionnaire.
Infractions – liées aux systèmes d’intelligence artificielle
D’autres infractions sont prévues par la LIAD dans des circonstances mettant en cause 1) la possession ou l’utilisation de renseignements personnels ou 2) le fait de rendre disponible un système d’IA.
À toutes les étapes de la conception d’IA ou dans l’exploitation ou la fourniture d’un système d’IA, il est interdit à quiconque (qu’il s’agisse d’une entité juridique ou d’un individu) de posséder ou d’utiliser des « renseignements personnels » obtenus illégalement.
Dans le cas d’un système rendu disponible, les situations suivantes constituent aussi une infraction :
Une entreprise ou autre entité juridique qui commet une de ces infractions encourt une amende pouvant atteindre 25 millions de dollars ou 5 % de ses recettes globales. Un individu qui commet une de ces infractions est passible d’une amende dont le montant est discrétionnaire ou d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans moins un jour, ou des deux.
Le projet de loi C-27 représente la première loi canadienne en matière d’IA et propose un nouveau cadre réglementaire en la matière. Toutes les entreprises qui conçoivent, développent, exploitent ou vendent des systèmes d’IA ou octroient des licences à leur égard dans le cadre d’échanges et de commerce internationaux et interprovinciaux se devront de respecter les exigences proposées et devraient analyser leurs activités actuelles en matière d’IA à la lumière de ces exigences, particulièrement celles qui utilisent ou fournissent des systèmes à incidence élevée.
Certaines questions demeurent. La LIAD vise les systèmes « à incidence élevée » et interdit tout « préjudice grave », alors que ces termes ainsi que d’autres termes clés ne sont pas encore définis. En outre, le montant des pénalités administratives ne sera fixé qu’au moment de l’adoption des règlements.
De plus, la LIAD prévoit des exigences de publication, mais il n’est pas clair s’il y aura un registre public répertoriant tous les systèmes d’IA à incidence élevée et quel degré de détail technique sur les systèmes d’IA seront communiqués au public. Les deuxième et troisième lectures du projet de loi C 27 à la Chambre des communes, de même que les règlements qui seront pris après l’adoption de la loi, apporteront sûrement un nouvel éclairage sur ces questions.
La LIAD pourrait avoir une portée extraterritoriale si des éléments de systèmes d’IA internationaux sont utilisés, développés, conçus ou gérés au Canada. L’Union européenne a présenté récemment sa législation sur l’intelligence artificielle, qui a, elle aussi, une portée extraterritoriale. D’autres pays emboîteront vraisemblablement le pas. Les multinationales sont invitées à élaborer un programme de conformité internationale concerté.
Nous surveillerons la progression de cette loi devant le parlement et vous tiendrons informés.
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