Quels acteurs ont une responsabilité éventuelle en cas de contrefaçon?
Mondial | Publication | juillet 2024
Si l’acte d’entraîner le système d’IA est jugé comme étant une contrefaçon d’un droit d’auteur, qui en serait tenu responsable?
Australie
Voir l’analyse de la position australienne à la rubrique Risque de contrefaçon lié à la création et à l’utilisation des données de sortie d’un système d’IA générative en ce qui a trait à la contrefaçon primaire et secondaire.
Le fournisseur, le déployeur et l’utilisateur peuvent tous être tenus responsables selon les circonstances. Des actions contre les auteurs conjoints d’un délit ne sont généralement pas intentées pour contrefaçon de droit d’auteur en Australie.
Canada
La personne qui a effectué l’entraînement serait la plus susceptible d’être tenue responsable de la contrefaçon. Toutefois, une entité qui reproduit la totalité ou une partie importante d’une œuvre originale sans l’autorisation du titulaire du droit d’auteur ou sans pouvoir se prévaloir d’une exception prévue par la loi peut être tenue responsable de la contrefaçon.
Le déployeur/l’utilisateur qui a les données de sortie du système d’IA générative peut également être jugé responsable de la contrefaçon, selon ce qu’il fait des données de sortie (par exemple la reproduction ou l’exécution du processus pour obtenir les données de sortie peut engager sa responsabilité également).Chine
Le déployeur/l’utilisateur qui a créé les données de sortie au moyen du système d’IA générative serait le plus susceptible d’être tenu responsable de la contrefaçon.
Bien qu’il n’existe pas de règlement ou de règle traitant précisément cette question (en date de la publication de ce document), l’article 9 des mesures provisoires pour la gestion des services d’intelligence artificielle générative prévoit que le fournisseur de services d’IA générative doit assumer la responsabilité en tant que producteur de contenus d’information réseau conformément à la loi.
Puisque ces mesures viennent tout juste d’entrer en vigueur, il reste à voir comment les règles s’appliqueront réellement en pratique.
France
La personne qui a effectué l’entraînement serait la plus susceptible d’être tenue responsable de la contrefaçon.
Lorsque l’entraînement est exécuté par le déployeur (comme dans le cadre de déploiements privés ou sur place), le fournisseur pourrait également être tenu responsable, selon les circonstances (cela est plus probable lorsque le fournisseur héberge le système et en conserve le contrôle).Allemagne
Hong Kong
Pays-Bas
Le traitement de matériel protégé par le droit d’auteur en tant que données d’entraînement pourrait constituer une contrefaçon de droit d’auteur, si des reproductions structurelles et non temporaires d’œuvres (numériques) protégées par le droit d’auteur étaient enregistrées au cours de ce processus, sous réserve de l’application des exceptions prévues en vertu de la loi néerlandaise sur le droit d’auteur se rapportant à la « reproduction temporaire » et à la FTD ainsi que du principe fondamental plus général selon lequel une exception ne devrait pas nuire à l’exploitation normale des œuvres ni porter un préjudice déraisonnable aux droits légitimes des titulaires de droits.
La question de savoir qui serait responsable dépendra de la personne qui reproduit, copie ou divulgue réellement l’œuvre protégée par le droit d’auteur. Il s’agirait probablement de la personne qui effectue l’entraînement.Singapour
Afrique du Sud
La loi intitulée Copyright Act 1978 accorde au titulaire du droit d’auteur le droit à certains actes exclusifs, dont le droit de reproduire l’œuvre de quelque manière ou sous quelque forme que ce soit ou même de reproduire une adaptation de l’œuvre.
Les actions de la personne entraînant le système d’IA avec des données d’entrée d’une manière qui constitue une reproduction ou une adaptation importante d’une œuvre protégée par le droit d’auteur constitueraient une contrefaçon du droit d’auteur.
Toute autre personne prenant part à l’entraînement pourrait être tenue responsable d’une telle contrefaçon. La personne qui fait en sorte qu’une autre personne commette une contrefaçon d’un droit d’auteur est également responsable de la contrefaçon. Par conséquent, l’employeur de l’entraîneur pourrait également être tenu responsable de la contrefaçon d’un droit d’auteur.Royaume-Uni
La personne qui a effectué l’entraînement serait la plus susceptible d’être tenue responsable de la contrefaçon.
Lorsque l’entraînement est exécuté par le déployeur (comme dans le cadre de déploiements privés ou sur place), le fournisseur pourrait également être tenu responsable selon les circonstances (plus probablement lorsque le fournisseur héberge le système et en conserve le contrôle).États-Unis
Si l’acte d’entraîner le système d’IA est jugé comme étant une contrefaçon d’un droit d’auteur, le déployeur pourrait-il être considéré comme contrefaisant un droit d’auteur du seul fait de posséder l’IA qui est capable de reproduire une œuvre protégée par le droit d’auteur?
Australie
La loi intitulée Copyright Act 1968 prévoit ce qui s’appelle une contrefaçon « indirecte », où le contrefacteur ne commet pas dans les faits un acte de contrefaçon, mais fait sciemment des importations, des ventes ou des opérations commerciales mettant en cause du matériel contrefait, ou permet sciemment qu’un endroit de divertissement public soit utilisé pour la prestation contrefaite d’une œuvre1.
Il est difficile d’envisager qu’un tribunal interprète la simple possession d’un élément qui peut produire du matériel contrefaisant le droit d’auteur comme étant visée par la Copyright Act 1968, surtout compte tenu du fait que l’IA générative ne produit pas toujours des données de sortie contrefaites et que de nombreux produits de consommation courante ont le potentiel de produire des données de sortie contrefaites.Canada
Dans le cadre des déploiements où le déployeur ne possède ni ne contrôle lui-même une copie du système, il est peu probable que le simple fait d’utiliser le système entraîne une responsabilité pour contrefaçon de droit d’auteur, puisque l’utilisation en elle-même n’entraîne pas nécessairement la reproduction de la totalité ou d’une partie importante de l’œuvre.
Un déployeur peut être tenu responsable s’il possède ou contrôle une copie du système qui a été obtenue sans permission, ou s’il a utilisé le système pour faire des copies additionnelles de l’œuvre protégée par le droit d’auteur en cause, ou a agi d’une manière qui viole l’un des autres droits exclusifs accordés au titulaire du droit d’auteur.Chine
Le simple fait de posséder une copie contrefaite ne constituerait pas une contrefaçon d’un droit d’auteur.
Toutefois, si le déployeur copie activement lui-même le système d’IA contrefait afin d’en prendre possession et/ou d’utiliser la copie contrefaite dans le cadre d’une entreprise commerciale, une telle activité pourrait constituer une contrefaçon.
Si le déployeur ne sait pas et n’a pas de motif raisonnable de savoir que le système est une copie contrefaite, il ne pourra pas être tenu responsable des dommages-intérêts pour contrefaçon de droit d’auteur, mais il devra cesser d’utiliser la copie contrefaite et la détruire une fois qu’il aura pris connaissance de la contrefaçon.France
Le simple fait de posséder un système d’IA capable de reproduire des œuvres protégées par le droit d’auteur ne constituerait probablement pas, en lui-même, une contrefaçon du droit d’auteur.
Celle-ci nécessiterait généralement un acte qui viole l’un des droits exclusifs du titulaire du droit d’auteur, comme la reproduction, la distribution ou la représentation publique non autorisée de l’œuvre protégée par le droit d’auteur (article L122-4 du Code de la propriété intellectuelle français).Allemagne
Hong Kong
Pays-Bas
Singapour
Il pourrait y avoir contrefaçon de droit d’auteur en vertu de l’article 150 de la loi intitulée Copyright Act 2021 si le déployeur faisait, importait, distribuait ou offrait au public un appareil (ce qui peut comprendre un système d’IA générative), faisait des opérations commerciales mettant en cause un tel appareil ou fournissait un service relativement à un tel appareil : i) et qu’il savait ou aurait dû raisonnablement savoir que le système d’IA était capable de faciliter l’accès à des œuvres communiquées au public sans l’autorisation des titulaires des droits d’auteur; et ii) que son but commercial principal est limité à cette capacité de faciliter un tel accès.
La connaissance du déployeur est un élément clé pour établir la responsabilité en vertu de cette disposition, et une personne présentant une réclamation devrait vraisemblablement prouver que le déployeur sait que le système d’IA fonctionne en accédant à des œuvres protégées par le droit d’auteur d’une manière qui constitue une contrefaçon du droit d’auteur (ces circonstances n’ont toutefois pas encore été mises à l’épreuve devant les tribunaux de Singapour).Afrique du Sud
Non. Afin que les exigences relatives à la contrefaçon indirecte s’appliquent, le déployeur devrait dans les faits utiliser, ou faire en sorte que quelqu’un utilise, le système d’IA pour générer une œuvre constituant une contrefaçon des droits d’autrui.
Le déployeur devrait également avoir connaissance du fait que l’œuvre générée contrefaisait les droits d’autrui pour commettre lui-même une contrefaçon d’un droit d’auteur.
Royaume-Uni
Dans le cas de déploiements où le déployeur ne possède ni ne contrôle lui-même une copie du système, il est peu probable que le simple fait d’avoir le droit d’utiliser le système entraîne une responsabilité pour contrefaçon de droit d’auteur.
Toutefois, si le déployeur possède une copie du système, l’article 23 de la loi intitulée Copyright, Designs and Patents Act 1988 (CDPA) pourrait s’appliquer :
- En vertu de l’article 23 de la CDPA, commet une contrefaçon quiconque possède dans le cours de ses activités un article qui est, et que la personne sait ou a un motif de croire être, une copie contrefaite d’une œuvre protégée par le droit d’auteur.
- Si le système d’IA est lui-même jugé comme étant une copie contrefaite d’une œuvre protégée par le droit d’auteur, le déployeur pourrait engager sa responsabilité, en vertu de l’article 23, du simple fait de posséder le système d’IA même sans prendre en compte les données de sortie, pourvu qu’il ait la connaissance ou la croyance requise.
- Cependant, l’exigence de connaissance signifie que le déployeur doit avoir connaissance qu’une œuvre est effectivement copiée – il ne suffit pas de soupçonner ou de savoir que le système d’IA est capable d’être utilisé pour produire des copies.
États-Unis
Dans le cas de déploiements où le déployeur ne possède ni ne contrôle lui-même une copie du système, il est peu probable que le simple fait d’avoir le droit d’utiliser le système entraîne une responsabilité pour contrefaçon de droit d’auteur.
Un déployeur peut être tenu responsable s’il possède ou contrôle une copie du système, ou s’il a utilisé le système pour faire des copies additionnelles de l’œuvre protégée par le droit d’auteur en cause, ou a agi d’une manière qui viole l’un des autres droits exclusifs accordés au titulaire du droit d’auteur.
Si les données de sortie du système d’IA sont jugées comme constituant une contrefaçon d’un droit d’auteur, qui pourrait être tenu responsable?
Australie
Canada
Chine
Le déployeur/l’utilisateur qui a créé les données de sortie au moyen du système d’IA générative serait le plus vraisemblablement tenu responsable de la contrefaçon.
Les tribunaux considèrent l’IA comme un outil; par exemple, la cour de Guangdong saisie de l’affaire Tencent c. Shanghai Yinxun Technology Ltd2 :
- a adopté la position selon laquelle un article produit par l’IA reflétait le besoin et l’intention de la demanderesse utilisant l’IA et la demanderesse assumerait par conséquent la responsabilité de l’article publié;
- a tranché que l’œuvre en question avait été créée par un système d’IA et était une œuvre littéraire protégée en vertu de la législation sur le droit d’auteur. La demanderesse Tencent, à titre d’entité juridique, a été jugée comme étant l’auteure de l’œuvre puisqu’elle avait supervisé et organisé sa création.
France
Allemagne
Tout dépend qui reproduit l’œuvre adaptée. Dans la plupart des cas, il s’agira de l’utilisateur qui entre les requêtes et amorce ainsi la reproduction (la question de savoir si l’adaptation d’une œuvre constitue une reproduction et, par conséquent, une contrefaçon dépend du caractère reconnaissable de l’œuvre adaptée dans les données de sortie).
Outre l’utilisateur, le déployeur peut aussi être tenu responsable de la contrefaçon s’il a influencé les données de sortie dans une telle mesure qu’il en est un coauteur.
Un fournisseur peut également être tenu responsable de la contrefaçon par un utilisateur si ce dernier est un employé du fournisseur. (En vertu de l’article 99 de la loi allemande sur le droit d’auteur, si un employé ou un mandataire d’une entreprise a contrefait illégalement un droit d’auteur, la partie lésée a également un droit de recours contre le propriétaire de l’entreprise.)Hong Kong
Pays-Bas
Singapour
La position de Singapour sera probablement semblable à la position du Royaume-Uni, puisque la législation de Singapour reconnaît également les concepts de responsabilité primaire et secondaire en cas de contrefaçon.
Selon les circonstances, le fournisseur pourrait être tenu responsable de contrefaçon secondaire même s’il n’a pas participé directement à l’acte primaire de contrefaçon du droit d’auteur (par exemple l’entraînement du système d’IA générative au moyen d’œuvres protégées par le droit d’auteur ou l’utilisation de données de sortie contrefaites) s’il savait ou aurait raisonnablement dû savoir qu’il facilitait ainsi la contrefaçon d’un droit d’auteur.Afrique du Sud
La législation sud-africaine prévoit la contrefaçon directe et indirecte d’un droit d’auteur :
- la personne utilisant les données d’entrée pour entraîner le système d’IA serait tenue responsable de contrefaçon d’un droit d’auteur;
- le développeur pourrait être tenu responsable si cette contrefaçon de droit d’auteur se produisait lorsque quelqu’un pose ou fait en sorte que quelqu’un d’autre pose l’un des actes que seul le titulaire du droit d’auteur a le droit de poser;
- le déployeur pourrait être tenu responsable lorsqu’il fait en sorte qu’un utilisateur génère des données de sortie qui, à sa connaissance, constituent une copie contrefaite;
- l’utilisateur pourrait être tenu responsable de contrefaçon indirecte pour le motif qu’il traite des copies contrefaites alors qu’il n’est pas autorisé à le faire.
Royaume-Uni
États-Unis
Quels sont les recours civils3 possibles en cas de contrefaçon du droit d’auteur? Quelles sont les autres conséquences possibles pour l’utilisateur?
Dans l’hypothèse où les données de sortie sont considérées comme contrefaisant un droit d’auteur, divers recours sont potentiellement à la disposition du titulaire du droit d’auteur contre le fournisseur du système d’IA générative qui a utilisé l’œuvre protégée par le droit d’auteur en tant que données d’entrée, le déployeur/l’utilisateur qui a créé les données de sortie au moyen du système d’IA générative/de requêtes contrefaisant le droit d’auteur et le déployeur qui est en possession d’un système d’IA générative contrefaisant un système d’IA qui renferme du contenu contrefait.
Australie
Injonctions interlocutoires : Un tribunal peut rendre des ordonnances d’injonctions interlocutoires avant que l’affaire ne soit jugée s’il est convaincu qu’il y a une question sérieuse à juger ayant une chance réelle de succès, que le requérant est susceptible de subir un préjudice pour lequel des dommages-intérêts ne constitueront pas un recours adéquat et que la prépondérance des inconvénients penche en faveur de l’octroi d’une injonction. Les injonctions peuvent être prononcées pour prévenir des dommages supplémentaires, obtenir des preuves ou préserver le statu quo.
Injonctions définitives : Peuvent être prononcées pour empêcher le contrefacteur de continuer de contrefaire des droits.
Dommages-intérêts : Peuvent être accordés à titre d’indemnisation pour la contrefaçon. Les tribunaux accordent souvent des dommages-intérêts additionnels si la contrefaçon était flagrante.
Remise des profits : Peut être accordée lorsque le contrefacteur a tiré un profit des œuvres. Le titulaire du droit d’auteur ne peut pas recevoir à la fois des dommages-intérêts et une remise des profits; il doit choisir entre les deux réparations.
Saisie : Peut être ordonnée à l’égard des articles contrefaits ou des appareils utilisés pour fabriquer des articles contrefaits.Canada
Si un tribunal conclut que le droit d’auteur a été contrefait, le titulaire du droit d’auteur peut être indemnisé de plusieurs façons, notamment4 :
- dommages-intérêts préétablis (selon un montant fixé par la Loi sur le droit d’auteur) :
- à des fins commerciales : 500 $ à 20 000 $/œuvre;
- à des fins non commerciales : 100 $ à 5 000 $ (au total);
- dommages réels (calculés en fonction du préjudice);
- injonction (une ordonnance particulière d’un tribunal afin, par exemple, d’empêcher les contrefacteurs d’utiliser l’œuvre contrefaite);
- remise des profits (empêche l’enrichissement injustifié du contrefacteur);
- saisie et destruction des produits contrefaits.
Chine
Injonctions : Habituellement, un tribunal accorderait une injonction permanente. Des injonctions préliminaires et provisoires peuvent également être prononcées en cas d’urgence et de nécessité au gré du tribunal. Pour demander une injonction préliminaire et provisoire, le requérant doit prouver ce qui suit :
- une contrefaçon s’est produite;
- il y aura un dommage irréparable si aucune injonction n’est accordée;
- la prépondérance des inconvénients penche en faveur du requérant;
- l’intérêt public ne serait pas lésé si une injonction était accordée.
Dommages-intérêts : Les dommages-intérêts accordés seront calculés dans l’ordre suivant :
- la perte réelle subie par le titulaire des droits ou les profits illégaux obtenus par le contrefacteur;
- le montant fondé sur les redevances pour l’octroi de ce droit sous licence;
- des dommages-intérêts préétablis allant de 500 CNY à 5 M CNY;
- le tribunal peut accorder une ordonnance de paiement d’une partie, mais pas de la totalité, des honoraires extrajudiciaires.
La loi chinoise sur les droits d’auteur modifiée a instauré des dommages-intérêts punitifs en cas de contrefaçon malveillante, qui correspondront à une à cinq fois les dommages-intérêts accordés.
Mesures de mitigation relativement aux logiciels piratés : Le détenteur d’une copie d’un logiciel qui ne sait pas et n’a également pas de motif raisonnable de savoir que le logiciel est une copie piratée ne sera pas tenu de payer une indemnisation. Toutefois, l’utilisation de la copie piratée doit cesser et la copie piratée doit être détruite.
France
Collecte d’éléments de preuve de la contrefaçon : La meilleure option consiste à procéder avec l’aide d’un huissier, qui dressera un rapport.
Saisie-contrefaçon des œuvres contrefaites : Avec l’autorisation d’un juge.
Procédure sommaire : Pour obtenir une ordonnance de cessation.
Poursuite civile : Le titulaire du droit d’auteur peut intenter une poursuite civile contre le contrefacteur (il doit déjà avoir chaque élément prouvant la contrefaçon et les dommages subis).
Dommages-intérêts : En plus de l’émission d’une injonction pour mettre fin à la contrefaçon, si un tribunal rend une décision en faveur du titulaire du droit d’auteur, il peut accorder des dommages-intérêts à titre d’indemnisation pour la perte subie en raison de la contrefaçon.
Saisie : Peut être ordonnée à l’égard des œuvres contrefaites, et/ou la destruction des articles contrefaits ou des appareils utilisés pour fabriquer des œuvres contrefaites.
Allemagne
En vertu de la loi allemande sur le droit d’auteur, les recours suivants sont prévus en cas de contrefaçon du droit d’auteur :
- injonction (paragraphe 97(1) de la loi allemande sur le droit d’auteur), mais seulement après un avertissement préalable (article 97a de la loi allemande sur le droit d’auteur);
- indemnisation pour les dommages (paragraphe 97(2) de la loi allemande sur le droit d’auteur), au choix du créateur :
- restitution des dommages réels subis par l’auteur;
- remise des gains obtenus par le contrefacteur;
- ou calcul des dommages-intérêts sur le fondement du montant que le contrefacteur aurait eu à payer en tant que rémunération raisonnable;
- information : Toute personne qui contrefait illégalement un droit d’auteur à une échelle commerciale pourrait être tenue de fournir de l’information immédiate quant à l’origine et au canal de distribution des copies contrefaites ou autres produits contrefaits.
Le créateur a le droit d’obliger le contrefacteur à faire ce qui suit :
- détruire toutes les reproductions de l’œuvre en sa possession (ou, à défaut, le créateur a le droit d’obliger le contrefacteur à remettre toutes les reproductions de l’œuvre encore en sa possession);
- procéder au rappel des reproductions de l’œuvre qui ont déjà été distribuées commercialement.
Hong Kong
Pays-Bas
Les recours suivants sont disponibles en cas de contrefaçon du droit d’auteur :
- injonction;
- déclaration de contrefaçon et/ou de validité;
- recours pécuniaires (remise des profits ou indemnisation pour les dommages);
- remise ou destruction des produits contrefaits;
- rectification (par exemple par l’intermédiaire de la publication d’un résumé de la décision sur le site Web du contrefacteur);
- rappel des produits contrefaits;
- divulgation d’information concernant la contrefaçon, y compris les détails sur le fournisseur, le créateur et les revendeurs ainsi que l’information financière (chiffres des ventes et des profits).
Singapour
Le titulaire d’un droit d’auteur peut demander ce qui suit :
- injonction;
- dommages-intérêts (des dommages-intérêts ne sont pas accordés si le défendeur ne savait pas et ne pouvait pas raisonnablement savoir que l’acte répréhensible constituait une contrefaçon);
- remise des profits (mais lorsque des dommages-intérêts sont accordés, la remise des profits n’aura lieu que dans la mesure où les profits n’avaient pas été pris en compte dans le calcul des dommages-intérêts);
- dommages-intérêts préétablis qui ne doivent pas dépasser 10 000 $ SGD pour chaque œuvre ou représentation individuelle qui a été contrefaite, sous réserve d’un maximum de 200 000 $ SGD au total, à moins que le demandeur ne prouve que sa perte réelle dépasse 200 000 $ SGD.
- ordonnances de saisie ou de disposition du matériel contrefait.
Pour décider du montant des dommages-intérêts préétablis à accorder, le tribunal doit tenir compte de tous les aspects pertinents, dont :
- la flagrance de la contrefaçon;
- tout avantage obtenu par le contrefacteur en raison de la contrefaçon;
- la nature et le but de l’acte de contrefaçon, y compris la question de savoir s’il est ou non de nature commerciale;
- la question de savoir si le contrefacteur a agi de mauvaise foi;
- toute perte que le demandeur a subie ou est susceptible de subir en raison de la contrefaçon;
- la conduite des parties avant et pendant les procédures;
- la nécessité de dissuader la commission de contrefaçons similaires dans l’avenir.
Afrique du Sud
- Dommages-intérêts ou redevances tenant lieu de dommages-intérêts. Des dommages-intérêts additionnels sont également disponibles si la contrefaçon est « flagrante ».
- Interdiction.
- Saisie des copies contrefaites ou des planches utilisées ou qu’il était prévu d’utiliser pour les copies contrefaites.
Royaume-Uni
Injonction provisoire pour empêcher la contrefaçon du droit d’auteur avant la tenue de l’audience sur la demande d’ordonnance définitive. Le tribunal doit être convaincu qu’il y a une question sérieuse à juger ou une réelle chance de succès.
Le tribunal évaluera la prépondérance des inconvénients, par exemple la question de savoir si l’inconvénient pour la partie présumément contrefactrice (le défendeur) a prépondérance sur l’inconvénient pour le titulaire du droit d’auteur (le demandeur) pour décider d’accorder ou non une mesure de réparation provisoire.
Injonctions définitives à la suite de l’audience complète pour empêcher la contrefaçon du droit d’auteur.
Dommages-intérêts ou remise des profits (le titulaire du droit d’auteur doit choisir entre une réclamation en dommages-intérêts ou une remise des profits du contrefacteur). Il existe trois catégories de dommages-intérêts :
- lorsque le titulaire exploite son droit d’auteur en vendant des produits, le montant des dommages-intérêts sera généralement calculé en fonction de la perte de profits qui lui est occasionnée par la contrefaçon;
- lorsque le droit d’auteur est exploité au moyen de l’octroi de licences à l’égard des produits, le tribunal évaluera habituellement les dommages-intérêts en fonction de la redevance que le contrefacteur aurait payée s’il avait obtenu une licence;
- dans les cas où il n’est pas possible de démontrer qu’il existe un taux de profit normal, ou un taux de redevance normal, le titulaire doit fournir une preuve pour guider le tribunal quant à la mesure appropriée de la perte. Dans de telles situations, la redevance peut dans certains cas être évaluée sur le fondement des droits de licence théoriques qui auraient été payables entre un concédant de licence consentant et un titulaire de licence.
Dommages-intérêts additionnels discrétionnaires fondés sur la flagrance de la contrefaçon; et tout avantage revenant au défendeur en raison de la contrefaçon peut être accordé.
Mitigation : Pour ce qui est des dommages-intérêts pour contrefaçon du droit d’auteur en vertu de la législation anglaise (dans l’hypothèse où le déployeur est jugé comme ayant commis une contrefaçon), si le contrefacteur n’avait pris aucune mesure pour détecter si le code des données de sortie renfermait des éléments d’un autre code exclusif, ce qui permet au tribunal de conclure à la flagrance de la contrefaction, des dommages-intérêts additionnels pourraient être accordés. Prendre des mesures raisonnables au moyen d’un balayage (pour vérifier que le code n’enfreint pas de droit d’auteur) aiderait le déployeur à s’opposer à de telles réclamations de dommages-intérêts additionnels en raison de la flagrance, par exemple.
Autres recours possibles, dont une ordonnance de saisie d’un article contrefait et une déclaration selon laquelle un droit d’auteur protège une œuvre et a été contrefait.
États-Unis
Injonctions : Le titulaire d’un droit d’auteur peut demander une injonction provisoire ou permanente afin de prévenir ou d’empêcher la contrefaçon future ou en cours du droit d’auteur.
Confiscation et destruction : Un tribunal peut ordonner la confiscation de produits contrefaits à tout moment où une action est en instance et, si la responsabilité est établie, peut ordonner la destruction ou toute autre disposition raisonnable des produits contrefaits.
Dommages-intérêts : Le titulaire d’un droit d’auteur peut choisir de recouvrer les dommages réels et les profits du contrefacteur ou des dommages-intérêts préétablis. Les dommages-intérêts préétablis peuvent s’élever de 200 $ US à 150 000 $ US par œuvre contrefaite. En général, seuls les titulaires de droit d’auteur qui ont inscrit leur droit d’auteur avant la contrefaçon peuvent s’en prévaloir.
Frais de justice et honoraires d’avocats : La partie obtenant gain de cause peut se voir accorder le paiement d’honoraires d’avocats raisonnables au gré du tribunal.L’IA générative
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