La technologie entourant l’IA a évolué rapidement au cours de la dernière décennie, progressant à pas de géants depuis l’arrivée des grands modèles de langage incorporant l’IA conversationnelle, comme ChatGPT. Grâce à ChatGPT, il est possible d’automatiser des tâches comme la recherche, la programmation et même la traduction de textes. Par conséquent, l’utilisation et la consommation de l’IA ont connu une augmentation spectaculaire à l’échelle mondiale. En novembre 2022, OpenAI a lancé ChatGPT, atteignant le million d’utilisateurs* en une seule semaine. En janvier 2023, ChatGPT était déjà devenue l’application logicielle grand public connaissant alors la croissance la plus rapide de l’histoire avec plus de 100 millions d’utilisateurs.
Rien ne montre que la popularité de l’IA diminuera. On s’attend à ce que la valeur du marché mondial de l’IA atteigne 891 milliards de dollars canadiens d’ici 2028 et qu’elle franchisse le cap du billion de dollars canadiens d’ici 2030. Le marché canadien de l’IA, quant à lui, était évalué à 6,5 milliards de dollars canadiens l’an dernier et devrait connaître une croissance annuelle de 33 % pour atteindre plus de 28 milliards de dollars d’ici 2028.
En raison de cette croissance foudroyante de l’IA, une énorme puissance de calcul devient nécessaire. Le Forum économique mondial a évalué récemment* que les besoins en puissance de calcul pour soutenir l’utilisation accrue de l’IA doublaient plus ou moins tous les 100 jours. Ainsi, tant les sociétés privées du secteur technologique que les pays se ruent pour acquérir suffisamment de puissance de calcul pour maintenir leur compétitivité et se démarquer sur le marché mondial de l’IA. On estime à près de 46 milliards de dollars américains les sommes dépensées pour l’acquisition de serveurs liés à l’IA en 2023 seulement. Cette dépense devrait se chiffrer à plus de 77 milliards de dollars américains d’ici 2027.
Intelligence artificielle
Dans ce contexte, Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE) lançait récemment une consultation publique sur l’infrastructure de calcul de l’IA. Dans le cadre du budget 2024, le gouvernement fédéral a annoncé un train de mesures totalisant 2,4 milliards de dollars canadiens pour accroître la capacité de calcul du Canada, dont l’instauration de la Stratégie du Canada sur une puissance de calcul souveraine pour l’IA (Stratégie) et du Fonds d’accès à une puissance de calcul pour l’IA (Fonds).
Les investissements prévus aux termes de la Stratégie visent à encourager les entreprises canadiennes à développer et à accroître leur capacité de calcul, alors que le Fonds offrira un soutien financier aux chercheurs et aux développeurs d’IA canadiens qui souhaitent accéder à la puissance de calcul dont ils ont besoin pour appuyer leurs initiatives en matière d’IA.
Parmi les objectifs déclarés de la Stratégie et du Fonds, notons : i) donner accès aux Canadiens à une infrastructure de calcul à la fine pointe de la technologie; ii) attirer les investisseurs mondiaux vers l’écosystème canadien de l’IA; et iii) accroître la capacité du Canada à recruter et maintenir en poste les meilleurs talents en IA. Près de 200 millions de dollars canadiens devraient être consacrés à la stimulation des entreprises en démarrage et à l’accélération de l’adoption de l’IA dans des secteurs névralgiques, comme la fabrication, la santé et l’agriculture. Environ 100 millions de dollars canadiens ont été réservés pour aider les petites et moyennes entreprises à tirer profit des solutions d’IA afin d’augmenter leur productivité.
Ces investissements surviennent à un moment crucial dans la course mondiale vers l’utilisation de l’IA. Bien que le Canada demeure un des pays de choix pour les talents en IA (on évalue le nombre de professionnels de l’IA actuellement actifs au Canada à plus de 140 000), il y a un risque que sa capacité de calcul devienne inférieure à celle de la majorité des pays du G7. La Stratégie et le Fonds représentent des mesures importantes afin de réduire l’écart dans la puissance de calcul* actuel entre le Canada et les autres membres du G7.
Les soumissions pour cette consultation seront acceptées jusqu’au 6 septembre 2024.
*En anglais seulement.